Plantes médicinales
Ratanhia
C’est la racine fournie par Krameria triandra, de la famille des Papilionacées, arbuste rampant des lieux arides et sablonneux du Pérou, de la Nouvelle-Grenade et du Brésil. L’écorce de cette racine, très riche en tanin, est un astringent puissant utilisé dans les diarrhées chroniques, les hémorragies, les hémorroïdes, les fissures anales. C’est aussi un excellent dentifrice. Les dames de Lima s’en servaient, de temps immémorial, pour cet usage : c’est à cause de cela que Ruiz s’intéressa à cette racine, l’étudia et l’appela d’ailleurs Raiz para los dientes (racine pour les dents).
Iris de Florence
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On a jadis utilisé la poudre du rhizome comme expectorant dans les rhumes et les bronchites. Le remède est abandonné, car il devenait vomitif et purgatif pour peu qu’on dépassât tant soit peu la dose.
On emploie encore parfois cette poudre en prises, pour faire éternuer et dégager les muqueuses nasales en cas de rhume de cerveau.
Saupoudrée et bien répartie sur la chevelure, elle constitue un excellent shampooing sec, qu’il faut éliminer après quelques minutes de pose par un énergique brossage.
Le rhizome frais contient un principe âcre et irritant, qu’il conserve en partie après dessiccation : on l’utilise pour faire des pois à cautères, dits « pois d’Iris », destinés à entretenir une suppuration nécessaire.
Ronce
Toute la plante contient un tanin et jouit de propriétés astringentes. Cazin recommandait l’écorce de la racine contre les diarrhées atoniques et les inflammations de l’intestin, mais cette partie de la plante est peu utilisée de nos jours.
Les feuilles, déjà vantées par sainte Hildegarde contre les hémorragies du fondement, sont toujours utilisées de nos jours, avec les boutons et les tiges tendres, contre la diarrhée, le sang dans les urines et les pertes blanches. Comme le recommandaient Cazin, Pinel et Bauhin, elles constituent encore de nos jours un remède populaire contre les angines, les ulcérations de la gorge, les aphtes, les stomatites, l’inflammation des gencives.
Les Mûres sont, elles aussi, réputées, en sirop, en gelée et en confiture, contre la diarrhée et les maux de gorge.
Buis
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Le Lillois Mathias Lobel, dit Lobelius, un des célèbres médecins-botanistes flamands de la Renaissance, dans son étude de Buis, le préconisait comme Antidiarrhéique et fébrifuge. Cazin, mettant à profit ses qualités dépuratives et sudorifiques, le recommandait contre le rhumatisme, la goutte, les maladies de peau. Il fut préconisé aussi dans le traitement de la syphilis.
De nos jours, quand on l’emploie encore, car le goût en est détestable, c’est pour faire baisser la fièvre, favoriser l’écoulement de la bile et comme sudorifique.
Dernièrement, un des alcaloïdes du Buis, la buxénine G découverte aux Etats-Unis par Kupchan, a montré une activité remarquable pour inhiber le développement de cultures de cellules provenant de cancer humain, ce qui ouvre la porte à des espoirs éventuels dans la lutte contre la terrible maladie.
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Brunelle
Mauve
On emploie la Mauve pour les mêmes usages que la Guimauve, ces deux plantes devant leurs propriétés à leur mucilage. C’est une des sept fleurs des « quatre fleurs pectorales » et elle jouit, en effet, de propriétés adoucissantes et béchiques. Elle est très recommandée contre la bronchite, la toux sèche, l’inflammation de la gorge. Pline, déjà, ventait de décoction dans du lait pour guérir la toux en quelques jours…, mais l’accusait, par ailleurs, de nuire à la chasteté.
Depuis l’antiquité, les qualités laxatives de la Mauve son connues. Une lettre de Cicéron nous révèle qu’il a été copieusement purgé par un ragoût de Mauve et de Bette, et Martial conseille, à un de ses amis constipés, un mélange de Laitue et de Mauve.
De nombreux témoignages (Dioscoride, Celse, Pythagore) rendent hommage à ses vertus laxatives. Quant à Hippocrate, il la recommande à ceux qui digèrent mal, rendent une urine brûlante, ont la bouche amère et salée. Pendant longtemps, la Mauve fut mangée en légume, et Platine, au Moyen Age, considère la salade de ses feuilles comme très saine, « pour ce que amolist le ventre, guérist la gravelle et rompt la pierre ».
Ces propriétés émollientes et laxatives ont été confirmées, au début du XXème siècle, par Pron.
Pour l’usage externe, les qualités calmantes et adoucissantes de la Mauve font merveille contre toutes les irritations et inflammations. On utilise la décoction en gargarismes, en lavements, en bains de siège, en injections, en bains de bouche contre les aphtes, en lotions contre la couperose et les irritations du visage.
Lotier cornicule
On rencontre parfois cette jolie petite plante à l’état sauvage dans les prairies naturelles, le long des fossés ou des bois. Mais on la cultive aussi comme fourrage, car le bétail en est très friand.
Les fleurs de Lotier sont utilisées comme calmant dans toutes les excitations nerveuses. Sédatives et antispasmodiques, elles sont aussi légèrement narcotiques. Elles aident à trouver l’endormissement, diminuent l’anxiété et procurent, avec un sommeil calme et réparateur, un réveil lucide.
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Lupin
Le décocté de semences, très amer, a été utilisé en lavements contre les vers intestinaux et en lotions contre la gale. Les Arabes l’estiment fort comme aphrodisiaque. Cette décoction est aussi employée en lotions ou en compresses dans certaines maladies de peau chroniques (eczéma sec, lichénification). De nos jours, on n’utilise plus guère que la farine émolliente, calmante et résolutive. On en fait des cataplasmes renommés contre les écrouelles, les abcès et les furoncles. Elle fait d’ailleurs partie, avec le Fenugrec, la Fève et l’Orobe, des « quatre farines résolutives ».
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Daphné garou
Il semble que le Garou ait été connu des Grecs et qu’on puisse l’identifier avec le Thymelaea de Tragus. Autrefois employé, rarement il est vrai, comme purgatif et diurétique dans le traitement de la syphilis constitutionnelle et des affections dartreuses rebelles à la dose de 5 g par litre, le Garou n’est plus guère utilisé que comme vésicant. On en faisait des pommades, des papiers, des taffetas, des pois à cautères destinés à remplacer la cantharide. Actuellement, on se sert encore pour cet usage, dans quelques campagnes, de l’écorce de Garou appliquée directement.
L’écorce d’une autre espèce de Daphné, le Mézéréon (Daphne mezereum), appelé le plus souvent Bois-gentil, est aussi employée, en Allemagne et en Angleterre, pour les mêmes usages que le Garou. Cet arbrisseau des bois de montagne est parfois cultivé pour la beauté et l’odeur suave de ses fleurs rouges. Plante vénéneuse et dangereuse.
Framboisier
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Le Framboisier connut jadis une grande notoriété au point de vue médical. Au temps de Molière, ne croyait-on pas, entre autres multiples vertus, que ses feuilles écrasées sur l’épigastre suffisaient à guérir les maux d’estomac ? De nos jours, on considère que les feuilles ont les mêmes propriétés que celle de Ronce ou de Fraisier. Elles donnent une tisane agréable et diurétique et s’employer aussi en gargarismes contre les maux de gorge. Le fruit, exquis, est rafraîchissant, laxatif et diurétique. Très pauvre en sucre, il peut facilement être autorisé aux diabétiques.
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